"À l'image et à la ressemblance" en français, le titre, tiré de la Genèse, évoque le paradoxe du créateur qui transparaît dans son œuvre. Dans cette série, je laisse l'argile parler pour moi ; un matériau qui me relie à mon lieu d'origine (la colline de Guazapa), une ville à la tradition potière ancestrale, marquée par les cicatrices d'une ancienne guerre civile salvadorienne et par un militarisme toujours présent.

 

Donner forme à l'argile, c'est aussi façonner mon histoire, où je tente de me comprendre, de témoigner du cynisme des interventions internationales et du commerce des armes. Je cherche à ouvrir un dialogue entre passé et présent, entre violence héritée et quête de sens. Elles se manifestent par des empreintes sur les murs qui observent et écoutent en silence, témoins d'un transit constant de corps et de regards.

 

Chacun des projectiles en céramique a été réalisé à partir de moules prélevés sur des objets réels, créant des compositions articulées en points et en lignes, en lumière et en ombre : un langage visuel qui va de l’individuel au collectif, où chaque munition est à la fois humaine, victime et bourreau.